Grand prix
MY FATHER’S SCENT de Mohamed Siam
Nous voulons mettre en lumière un film puissant, tour à tour poignant, drôle et tendre. Les rapports humains au sein d’une même famille et plus particulièrement entre un fils et son père y sont brossés avec une infinie justesse et une juste complexité. Un film qui ramène la pulsion de vie au cœur d’un naufrage et nous permet d’espérer que même après la fracture, peut naître la lumière et la réconciliation. Porté par des acteur·rices généreux et sincères, soutenu par un travail sonore remarquable et une mise en scène nous faisant habilement passer de l’espace confiné d’un appartement aux rues pulsantes du Caire, ce film prouve une nouvelle fois qu’en racontant l’intime, on peut toucher à l’universel.
Prix spécial du Jury
DUSE de Pietro Marcello
Le jury a tenu à décerner une mention spéciale à un film d’une intensité rare. Un film qui dépeint, avec une distance toujours adéquate, l’itinéraire chaotique d’une artiste passionnée, ballotée par les remous de son époque. Ce film nous montre de manière très juste la finesse de la ligne qui sépare la passion et le déni, le génie et l’aveuglement. Un film d’époque, mais d’une actualité cinglante, questionnant la place des artistes dans les mouvements de la société qui les entoure.Prix RêVolution
DJ AHMET de Georgi M. Unkovski
Le film qu’on a choisi a su nous ravir par des éclats d’audace, nous attendrir aussi par des moments de complicité fraternelle.
Il nous replonge dans le moment des premiers émois à travers l’émancipation des corps et la remise en cause des traditions. Le dilemme amoureux, un thème intemporel et universel, qui revient à l’image avec une couleur moderne. Rafraîchissante.
Prix du Jury jeune
AGON de Giulio Bertelli
Le film vainqueur est une œuvre éprouvante, qui laisse difficilement indifférent. Nous même avons été profondément mis mal à l’aise, autant par son sujet que par sa sensorialité. Mais un film n’a pas toujours vocation à être confortable : le cinéma, comme la vie, peut parfois bousculer. Pour sa maîtrise, sa justesse et son intensité, nous remettons le prix du Jury jeune à Giulio Bertelli et son film Agon.
Prix Cineuropa
MY FATHER’S SCENT de Mohamed Siam
Malgré la difficulté de faire un choix parmi des productions toutes de grande valeur, nous avons sélectionné notre préféré. Le gagnant du prix Cineuropa est : My Father’s Scent de Mohamed Siam.
Ce film nous a particulièrement touché par la finesse, la justesse de son regard sur la complexité d’une relation si intime et si universelle que celle entre un père et un fils, tout en nous montrant les difficultés que traversent la jeunesse égyptienne aujourd’hui.
Dans une ère individualiste, le film met en lumière une culture où le fils prend soin du père malgré le poids des reproches. Pour nous, ce film a réussi à capturer avec authenticité, tendresse et humour, l’échange intime et brut entre deux protagonistes à bout de forces et à poser la question suivante : la conscience humaine se transforme-t-elle à la fin d’une vie ?
Un si beau film !
Prix de la Critique
PROMIS LE CIEL de Erige Sehiri
Ce récit à 3 voix nous immerge dans la communauté ivoirienne de Tunis. Inutile de dire que les tracas administratifs de la migration interne en Afrique de cette population à cet endroit n’a rien à envier à ceux imposés de ce côté-ci de la méditerranée. 80% de la migration des populations africaines subsahariennes se fait vers le Nord de l’Afrique, 20% seulement tente d’atteindre l’Europe.
Une femme instruite, journaliste, est pasteur, cheffe d’une communauté religieuse évangéliste. Elle partage son quotidien avec une étudiante et une troisième femme, plus débrouillarde dont on ne saura jamais les activités précises. Elle a le verbe haut et des relations interlopes. Le quatrième personnage est une toute petite fille de 4 ans « sauvée des eaux » lorsque l’embarcation de migrants a coulé et dont elle semble l’une des rares survivantes. Cette gosse est fascinante de naturel et très attachante.
Tout le film nous fait partager le quotidien de ces femmes et c’est d’un intérêt, d’une richesse humaine inouïe. La façon de filmer accentue par la souplesse de la caméra et les cadres le sentiment de découverte, presque de reportage ou d’enquête sociologique de ce film finement féministe et politiquement engagé.
Prix Les Grenades
PROMIS LE CIEL de Erige Sehiri
Les films que nous avons vus nous ont vraiment interpellées et touchées.
Mais un film s’est démarqué pour le regard singulier qu’il porte sur le rôle des femmes dans la société.
Parce que la place des femmes dans la migration est souvent oubliée au cinéma. Parce qu’il s’intéresse à un sujet encore trop peu traité dans les films, à savoir la migration au sein du continent africain. Pour l’interprétation des quatre actrices principales et pour la complexité des personnages.
On tenait tout de même à mettre en lumière un deuxième film en lui attribuant une mention coup de cœur. Pour sa critique subtile de l’hétéronormativité, pour son esthétisme, et pour le jeu incroyable de ses deux actrices principales. Il s’agit de BEARCAVE des réalisateurices Stergios Dinopoulos et Krysianna B. Papadakis.
european olive branch film award
LA VIE APRÈS SIHAM de Namir Abdel Messeeh
Ce film est une œuvre empreinte d’humilité, d’empathie et d’une profonde humanité qui nous rappelle que la vie continue après une perte, que le deuil et le sentiment du sacré peuvent coexister avec l’humour et la tendresse, et que le souvenir est en soi un acte d’attention. La Vie après Siham témoigne de la résilience et des liens humains. Pour son honnêteté émotionnelle, son exploration nuancée de la famille et du genre, et sa célébration de l’attention et de la mémoire, nous sommes fiers de décerner le Prix européen Olive Branch Film Award 2025 à La Vie après Siham / Life After Siham de Namir Abdel Messeeh. (…)
Prix du Regard Citoyen
DERRIÈRE LES PALMIERS de Meryem Benm’Barek
Pour le Prix du regard citoyen, nous avons choisi un film dont le scénario nous entraîne au coeur d’une histoire profondément humaine, intime et sociale, où s’entremêlent amour, aspirations, inégalités et tragédie. L’amour y révèle les forces sociales, culturelles et historiques qui structurent nos vies.
Nous avons choisi ce film parce que l’esthétique visuelle, réaliste et authentique, nous restitue les lumières d’une ville vivante et contrastée, où chaque décor devient un révélateur social, mettant en valeur à la fois la beauté et les tensions de ce paysage.
Prix du Public
MY FATHER AND QADDAFI de Jihan
Félicitations aux équipes des films.