Fatna El Bouih est une militante politique marocaine née en 1955. Elle œuvre depuis de nombreuses années pour la défense des droits humains, l’égalité entre les femmes et les hommes, ainsi que les droits des prisonnier·es, au Maroc et à l’international. Ancienne détenue politique durant les « années de plomb » au Maroc, elle a été reconnue en 2007 par l’Instance Équité et Réconciliation comme victime d’arrestation arbitraire et de viol par la police lors de sa première arrestation, au lycée en 1974 et de disparition forcée et de torture lors de sa seconde arrestation en 1977, à l’âge de 21 ans. Libérée en 1982 après cinq années de détention arbitraire, elle publie en 2001 Une femme nommée Rachid (Éditions Le Fennec), premier témoignage consacré à la détention politique des femmes au Maroc. La version originale du livre est en arabe (Hadith Al Atama, Éditions Le Fennec, 1999), et existe en anglais (Talk of Darkness, University of Texas Press, 2008) et plus récemment, dans une nouvelle version française (Toutes peines confondues, Editions iXe, 2025). Fatna El Bouih est également membre fondatrice de l’Observatoire Marocain des Prisons, du Forum Vérité et Justice, ainsi que du réseau international des victimes et survivant·es de violations graves des droits humains (INOVAS). Elle a créé l’un des premiers centres d’écoute pour les femmes victimes de violence, a travaillé sur les questions de genre avec l’association Quartiers du Monde et préside jusqu’à aujourd’hui l’association Relais-Prison-Société, qu’elle a co-fondée en 2005.
Photo ©Hélène Harder