Bruxelles, le 04/12/24

 

Communiqué 

24e Cinemamed – La Belle de Gaza : séance annulée

 

Suite à de longues réflexions face aux demandes de déprogrammation du film LA BELLE DE GAZA du 24e Cinemamed de Bruxelles, les responsables du festival ont pris avec regret la décision d’annuler la projection de ce 4 décembre 2024 au Cinéma Palace afin que l’édition puisse continuer dans la sérénité.

Le documentaire français réalisé par Yolande Zauberman est accusé par divers groupes activistes de « contribuer au pinkwashing d’Israël et à la narrative coloniale génocidaire », un point de vue que nous ne partageons pas.

Nous y avons vu une série de portraits intimes de femmes en quête de liberté. Le film n’élude ni la précarité, ni la dangerosité de l’existence de ces femmes à Tel Aviv. Les dangers qui les menacent sont autant du fait des hommes qui viennent les observer, les harceler, les menacer que celui des religions et de leurs interdits. Au final, il nous semble que le documentaire aborde principalement la difficulté de la transidentité aujourd’hui et ce dans l’ensemble des sociétés.

Nous regrettons que les raisons pour lesquelles nous avions sélectionné LA BELLE DE GAZA n’aient pas pu être entendues et que le public n’ait pas l’opportunité de se faire son propre avis sur le film.

Les proportions qu’ont pris l’appel au boycott de la projection couplé à un appel à la mobilisation devant le Cinéma Palace, contraignent les responsables du festival à annuler cette séance dans le but de garantir la qualité d’accueil et la convivialité, conditions primordiales au bon déroulement de notre festival. Cette décision est la marque du respect que nous portons au public et aux équipes qui présenteront leurs films aujourd’hui et dans les prochains jours. Il est important pour nous de ne pas invisibiliser les voix et valeurs portées par les autres films de la programmation à travers cet évènement, tout comme le travail mené par l’équipe du festival pour cette édition et depuis des décennies.

Nous continuerons de programmer des films qui portent les voix des victimes de discrimination et d’oppression et d’œuvrer à créer un espace dans lequel chacun⸱e trouve une place pour exprimer ses opinions, en ce compris ses désaccords, dans le respect et l’ouverture. Le Cinemamed est et doit rester un acteur culturel qui encourage le dialogue, et ne peut en aucun cas devenir un lieu d’affrontements politiques.

En plus de 30 ans d’existence, le Cinemamed n’a jamais déprogrammé un film. Nous avons conscience du poids de cette décision, que nous ne souhaitons pas servir de précédent, et sommes en réflexion active pour trouver à l’avenir une manière de garantir l’expression de tous les points de vue qui défendent les droits humains et les libertés partout dans le monde.